Santé DANS LES HÔPITAUX, FO PRÉPARE LA RIPOSTE CONTRE L’AUSTÉRITÉ

, par Udfo15

La colère monte contre la baisse des dépenses publiques voulue par le gouvernement et la dégradation des conditions de travail et de soins qui en résulte.

La liste des hôpitaux où, avec FO, les personnels entrent en résistance contre l’austérié s’allonge. À Saint-Nazaire, le 28 janvier, un coup de fièvre a suivi l’annonce de la suppression de cinquante postes, « une annonce, dénonce le syndicat FO, en totale opposition avec les besoins des services et des conditions acceptables pour les patients et les soignants ». Il constate que les agents sont prêts à « engager le rapport de force ».

Depuis des mois, FO Santé alerte sur la situation budgétaire des hôpitaux. Ces derniers se voient en effet confrontés à la baisse des dépenses publiques imposée par un gouvernement enfermé dans le pacte budgétaire européen et son dernier avatar, le TSCG (Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance). Le 24 septembre dernier, la fédération avait réuni cent vingt délégués venus d’établissements soumis aux Agences régionales de santé (ARS) et à leurs plans de retour à l’équilibre, et une délégation s’était rendue au ministère de la Santé pour exiger l’annulation de la dette des hôpitaux.

DÉPENSES AUTORISÉES ET RÉALITÉ : LE GRAND ÉCART

L’asphyxie gagne de nombreux établissements hospitaliers et la colère gronde. Le 6 décembre, des agents du centre hospitalier de Mâcon partaient en bus à Dijon réclamer une rallonge budgétaire à l’ARS. Le 10 janvier à Carcassonne, où le centre hospitalier est pourtant nouveau, les conditions de travail sont telles que les représentants des syndicats ont appelé à boycotter la cérémonie des vœux. Le 25 janvier, cinq cents personnes ont manifesté contre le projet de fermer quinze lits sur quarante-cinq à l’hôpital de Guémené-sur-Scorff, dans le Morbihan, de même que la cantine. Pour Luc Delrue, secrétaire fédéral FO Santé, « les conditions sont réunies pour appeler à la mobilisation et la grève du 18 mars ».

La Fédération FO des personnels des Services publics et de Santé apporte son « total soutien aux revendications des personnels », en butte à « cette logique de réduction de l’offre de soins et d’enveloppe fermée, dictée par la loi HPST [Hôpital, patients, santé et territoires –NDLR], qui remet en cause l’égalité d’accès au service public ». Une logique qui semble mal maîtrisée. Le 24 janvier, dans un communiqué sur la situation financière des hôpitaux publics, Bernard Cazeneuve, ministre du Budget, affirmait, satisfait, qu’en 2013 « les dépenses d’assurance-maladie ont été inférieures d’au moins un milliard d’euros par rapport à l’objectif fixé initialement ». Sauf qu’au même moment on apprenait que la situation budgétaire des hôpitaux publics s’était dégradée, la Fédération hospitalière de France annonçant « 400 millions de déficit » pour 2013, contre 150 millions l’année précédente. Son président, Frédéric Valletoux, est clair : « Cela vient d’un décalage entre nos autorisations de dépenses et l’évolution de nos charges. »

Ces charges ce sont les soins, c’est-à-dire les malades, les soignants. Dans un communiqué commun daté du 30 janvier, les fédérations FO, CGT et FSU du secteur de la santé, qui exigent l’abrogation de la loi HPST, affirment que « le temps est venu d’organiser une riposte d’ensemble afin de se faire entendre et d’obtenir satisfaction ».

Marie-Laure Schisselé

Article paru dans FO Hebdo 3104