FO Banques BNP PARIBAS RÉUNION PLÉNIÈRE DU CCE DU 4 AVRIL 2012

, par Udfo15

Déclaration des Élus FO :

« Monsieur le Président,

Dans un contexte toujours difficile, BNP Paribas a réalisé pour l’année 2011 des résultats qualifiés de « plutôt » bons. Hors CIB, les revenus des différents pôles opérationnels sont en hausse. Les marchés domestiques, que vous mettez souvent en avant, progressent respectivement de 1,7% pour BDDF, de 2,6% pour BNL et même de 4,9% pour Bélux. Même Personnal Finance, avec un plan social, voit ses résultats évoluer de 1.4%. Et pourtant…

Notre établissement subit des transformations majeures largement induites par les nouvelles technologies, les contraintes réglementaires et la crise. Les chantiers en cours sont immenses et ont de graves conséquences pour le personnel. La banque met en place des plans sociaux chez CIB, Personnel Finance, BPLG et COFINOGA et, pour répondre aux attentes des régulateurs, se sépare d’une partie de Klépierre. Demain, on va nous présenter des modifications de la structure financière du groupe BNP Paribas Leasing Solutions.

Quel secteur sera touché ensuite ?

Comment expliquer qu’une entreprise aussi rentable que la nôtre puisse se séparer d’une partie de son personnel ? Les salariés vivent très mal ces bouleversements et sont de plus en plus inquiets pour leur avenir.

Par exemple, chez BDDF : ce pôle est l’image forte de BNP Paribas et vous nous avez confirmé qu’il n’y aurait pas de licenciements dans ce secteur mais le gel des embauches entraîne des situations très délicates.

Dans le réseau, savez vous, Monsieur le Président, dans quelles conditions travaillent les salariés ?

 manque de personnel dans des catégories primordiales pour la banque,

 objectifs démesurés sur la protection,

 détournement de l’outil " Optima" avec des classements et une pression supplémentaire,

 des heures de travail « à rallonge », non déclarées bien sûr.

Cette situation ne peut pas durer. Vous mettez en place des organisations qui diminuent la fréquentation clientèle :

 suppression des guichets,

 développement de la banque par le Net,

 et maintenant la mise en place de la visioconférence où le conseiller ne sera plus qu’un intermédiaire entre le client et l’expert.

Où est la banque de proximité, fer de lance de notre entreprise ?

Les clients ne viennent dans nos agences que pour des opérations ponctuelles. Ils ne répondent plus aux sollicitations téléphoniques et ne viennent pas aux rendez vous sollicités par les conseillers, c’est ce que nous constatons lors de nos visites. Malgré les différents moyens de sollicitation, les commerciaux ont de plus en plus de mal à rencontrer les clients et à réaliser des objectifs de plus en plus importants. Et pourtant, ce sont des professionnels qui aiment leur travail mais ils sont de plus en plus démotivés, stressés et angoissés.

Certes BNP Paribas est une société commerciale qui doit générer du PNB mais pas dans n’importe quelles conditions. Même constatation chez OAV où les nouveaux outils vont modifier la façon de travailler : dématérialisation des documents, sorties d’actes, gestions des crédits, ACE, tous ces process sont mis en place par la direction pour réaliser des gains de production. Malheureusement, les tâches sont de plus en plus morcelées et toutes ces procédures enlèvent tout l’intérêt du travail.

Le personnel n’a aucune vision sur son avenir ni sur l’organisation d’OAV pour les années futures. Le pôle CIB subit de plein fouet les effets liés à la crise. Là non plus vous ne mettez pas les moyens suffisants pour rassurer le personnel. Sur ce secteur, important pour la banque, on constate aussi une perte de confiance.

Les seniors : plus de 21000 salariés sont dans cette catégorie, ce qui représente 46,4% du personnel. Cette population a vu son âge de départ à la retraite repoussé et a encore plusieurs années à passer dans l’entreprise.

Une Commission de Droit Social va de nouveau traiter du dossier des seniors le 26 avril prochain. Qu’allez-vous proposer ? …

Une visite médicale annuelle comme vous l’aviez déjà fait lors des négociations sur la GPEC ? Il est urgent que BNP Paribas prenne conscience de leur potentiel et réponde enfin à leurs attentes de reconnaissance et de vision sur leurs futurs emplois.

Enfin, nous terminerons par les salaires. Là aussi, compte tenu des résultats, BNP Paribas aurait pu faire beaucoup mieux pour son personnel. Malheureusement, nous n’avons obtenu :

 qu’une augmentation au rabais,

 qu’une participation et un intéressement en baisse,

 qu’un budget, consacré aux augmentations individuelles et aux promotions, en diminution de 30%. Par contre, le montant global des 10 rémunérations les plus élevées a progressé de 55% sur 2 ans. Selon vous, Monsieur le Président, comment le personnel vit-il un tel déséquilibre ?

Sur le document, que vous adresserez dans les prochains jours à l’ensemble des collaborateurs, vous formalisez les éléments qui figurent dans nos codes de bonne conduite. Vous rappelez, entre autres, « la responsabilité sociale de l’entreprise par des pratiques loyales à l’égard des 190 000 collaborateurs du groupe et l’attachement à un dialogue social de qualité ».

Comment le personnel appréciera t’il ce propos ? Nous vous avons déjà interpellé sur tous ces sujets mais nous n’avons pas été entendus.

Lors de cette session, nous allons avoir de nouveaux interlocuteurs, espérons qu’ils seront à notre écoute et que nous pourrons travailler, ensemble, au bien être du personnel sans qui la banque ne pourrait pas exister.

Enfin, et pour conclure, lors de la précédente réunion plénière, nous vous avions interpellé sur les conditions réservées au personnel de BNP Paribas SA lors d’une demande de crédit à la consommation. Malgré les nouvelles propositions de BDDF, le taux reste particulièrement élevé.

De plus, l’idée de proposer un « taux moyen mensuel de la clientèle de gamme (T6), moins 30% » nous apparaît pour le moins aléatoire et ne peut nous satisfaire. Un tel principe est impossible à vérifier.

Nous vous demandons une nouvelle proposition de taux en rapport aux attentes du personnel avec une réelle visibilité sur le mode de calcul de ce taux.

Réponses de la Direction.

Le Directeur Général nous a commenté les résultats de BNP Paribas au 31/12/2011. Ils ont été fortement impactés par la crise financière et les contraintes liées à la réglementation. La diversité de la banque a permis de maintenir ce résultat, certains secteurs compensant les difficultés de certains autres. Sur les 6 milliards de Résultat Net, 5 milliards seront réinvestis.

Il a réaffirmé l’importance des nouvelles technologies. Elles sont mises en place à un rythme soutenu car on ne peut ignorer l’appétence des clients sur ce sujet. L’évolution des plateformes (BNPP Net, BNPP Net Epargne, BNPP Net Crédits) doit se faire en fonction de l’évolution de la demande. La visioconférence doit venir en appui des conseillers et doit leur apporter une aide sur des dossiers « spécifiques ». Le but est d’éviter les « mauvaises ventes ».

Le Directeur Général reconnaît que, dans les années à venir, des changements de structures auront lieu dans les agences. A l’étude des résultats de l’enquête sur la qualité de la relation en agence (QRA), il ressort que BNP Paribas est bien positionnée sur la diversification et que son image reste bonne. Concernant les autres sujets abordés dans notre déclaration préalable, le Directeur Général nous a écouté attentivement. Il s’engage à faire remonter nos questions et nos remarques auprès des différents responsables de pôles qui interviendront dans les commissions du CCE lors de la session de printemps. 2012 sera une année de transition.

Elle a bien commencé même si, au niveau des marchés domestiques, nous sommes dans une période attentiste. L’évolution de la Banque va dépendre du contexte économique européen, les experts estimant qu’il n’y aura pas de croissance économique en France.

La Banque s’est donnée 5 challenges :

 image de la Banque (mise en place d’une charte reprenant l’ensemble des grands engagements),

 défi commercial (ce sera compliqué mais il n’y a rien de catastrophique),

 management (accompagner l’ensemble des équipes),

 réglementaire (s’adapter aux différentes obligations légales),

 revenir à des niveaux de profitabilité suffisants (retours sur fonds propres).

Pour FO, encore de bonnes intentions mais malheureusement, tout cela va encore se faire au détriment des salariés.

Pour arriver à une bonne rentabilité la pression va être mise une fois de plus sur les collègues. Vous allez travailler plus, pour que d’autres en récoltent le bénéfice !

Aucune réaction de sa part sur les rémunérations : l’interpeller sur les 10 plus gros salaires ne l’a pas fait réagir.

Les représentants FO interviendront dans les différentes commissions sur tous les sujets qui vous touchent et ne manqueront pas d’être vos porte-parole auprès de la Direction.

L’écoute ne suffit pas, vous attendez du concret.

Prêt au personnel :

La direction confirme sa proposition. « Nous sommes au maximum par rapport aux règles de l’URSSAF et nous ne pourrons pas faire plus » dixit le Responsable des Ressources Humaines, Frédéric LAVENIR.

Avis des élus au CCE

1 - Avis du CCE sur le Bilan Social 2011.

La présentation du bilan 2010 avait été impactée par l’intégration du personnel de Fortis. 2011 voit celle de Banque de Bretagne. Pour 2012, c’est le plan CIB qui aura une influence sur les chiffres. Tous les ans vous mettez en place des modifications conséquentes ! Comment, dans ces conditions, avoir une vision claire du bilan social de BNP Paribas SA. Nous constatons une baisse des CDD avec, en contrepartie une progression des contrats d’apprentissage et de professionnalisation.

Pour FO, une telle situation pourrait convenir si ces contrats n’étaient pas, bien souvent, utilisés pour pallier une carence dans des postes, entre autres, ceux des chargés de renfort. Environ la moitié du personnel entre dans la catégorie des seniors. Avec le recul de l’âge de départ à la retraite, il leur reste encore beaucoup d’années à faire dans l’entreprise. Il ne faut pas les laisser de côté, bien au contraire. Il est nécessaire de reconnaître leur valeur en utilisant leur savoir faire et leurs compétences.

Si on neutralise les intégrations, il y a très peu d’embauches réelles, Stagiaires écoles, temps à la carte et temps partiel, embauche de salariés handicapés, absentéisme, etc… : nous sommes intervenus sur tous ces sujets et avons, une nouvelle fois constaté un décalage entre les instructions de la direction et la réalité du terrain.

Promotions, augmentations, rémunérations, ces sujets sont toujours très attendus par les salariés. Malheureusement, la direction n’est pas au rendez-vous.

Pour ces raisons, les élues FO rendent un avis négatif.

2 - Avis du CCE sur le Rapport Egalité Professionnelle Hommes/Femmes 2011.

Nous regrettons que malgré l’accord égalité Hommes/Femmes mis en place depuis plusieurs années, il reste encore beaucoup de différence dans notre entreprise sur ce sujet. Dans ce domaine, BNP Paribas se doit de rétablir le juste équilibre dans les meilleurs délais. Certes, il y a eu des améliorations mais il reste encore beaucoup à faire, notamment pour les femmes « séniors » qui se sentent dévalorisées et sans avenir.

De façon à enlever toute ambiguïté, nous renouvelons notre demande d’acter par écrit toutes les mesures liées au rattrapage dans le cadre de l’égalité hommes/femmes.

En ce qui concerne le rapport égalité professionnelle Hommes/Femmes de 2011, les élues FO rendent un avis négatif.

3 - Avis du CCE sur l’affectation du résultat de l’exercice clos le 31 décembre 2011 et la mise en distribution du dividende.

Une nouvelle fois, les résultats de BNP Paribas sont bons. Nous pouvons en remercier nos collègues qui ont contribué à leurs réalisations.

Et pourtant, comme nous l’avons dit dans notre déclaration, l’entreprise aurait pu mieux faire pour son personnel. En contre partie, les actionnaires, eux, sont toujours récompensés.

Pour ces raisons, les élues FO rendent un avis négatif.

4 - Consultation du CCE sur l’opération d’actionnariat salarié 2012 et sur les règles d’abondement relatives à cette opération.

Les élus FO privilégient les revenus pérennes aux revenus aléatoires.

Toutefois certains salariés pouvant êtres intéressés par cette opération, les élues FO prennent acte.

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