Le Monde du 14 mars 2014
Avant la journée d’actions que FO organise, mardi 18 mars, avec la CGT, la FSU et Solidaires, son secrétaire général, Jean-Claude Mailly, explique sa stratégie. Il dénonce le pacte de responsabilité après avoir refusé de signer un relevé de conclusions sur les contreparties aux baisses de charges. Jeudi 13 mars, le bureau national de la CFDT a décidé à l’unanimité de ratifier ce texte signé par la CFTC et la CFE-CGC.
« Marché de dupes », « pacte austère d’unité nationale »… Vous ne trouvez aucune vertu au pacte de responsabilité ?
Non, sur la méthode et sur le fond. Quand on parle de confiance, comme le président de la République l’a fait, on discute avec ses interlocuteurs avant de lancer une idée. Or, nous avons découvert le pacte de responsabilité le 31 décembre. Quand on procède ainsi, on ne peut pas parler de dialogue social. Sur le fond, le président annonce des allégements de charges pour les entreprises d’un montant de 30 milliards d’euros et il demande aux syndicats et au patronat de discuter des contreparties en termes d’emploi et de rémunération. Or, personne ne peut imposer à une entreprise d’augmenter ses effectifs ou ses salaires. Et quand je regarde le relevé de conclusions, cet objet juridique non identifié, qu’est-ce qu’il y a comme engagements ? Rien. C’est un recyclage de l’agenda social paritaire de novembre 2013. Ce n’est donc qu’un pacte de complaisance.