Retraites Plus de 600 manifestants dans les rues d’Aurillac

, par Udfo15

Plus de 600 manifestants ont défilé aujourd’hui dans les rues d’Aurillac à l’appel des organisations syndicales CGT, FO, FSU et Solidaires.

"Non à l’allongement de la durée de cotisation", "non au gel des pensions", "retour de la retraite à 60 ans" étaient les mots d’ordre de cette manifestation réussie.

Vous trouverez ci-dessous l’intervention du secrétaire général de l’UD FO du Cantal, Jean-Vincent BOUDOU.

Le projet gouvernemental dans le cadre d’une nouvelle et sixième réforme des retraites en 20 ans reprend exactement les mêmes vieilles recettes que ses prédécesseurs pour tenter de la justifier.

Pour tous les gouvernements qui portent ces contre-réformes deux principes sont constamment en vigueur ; d’une part réduire les dépenses sociales et d’autre part montrer aux marchés financiers qu’en prenant une décision impopulaire ils auraient un certain courage politique.

Ils oublient bien entendu, dans ce dossier comme dans d’autres, d’expliquer qu’ils ne peuvent ou ne veulent pas prendre de risque vis-à-vis des marchés financiers ; qu’ils ont dû accepter les conditions de la construction européenne, conditions destructrices pour l’Europe elle-même et pour ses travailleurs, soit, en d’autres termes, qu’ils n’ont pas le choix.

L’honnêteté de le dire serait reconnaître officiellement que les gouvernements, issus du suffrage universel, n’ont plus la main, qu’ils subissent plus qu’ils ne décident réellement.

De ce point de vue, ce sont bien les mécanismes démocratiques qui sont ébranlés et le politique qui perd du crédit.

Bien sûr on nous explique à longueur de journée, experts à l’appui, que la progression de l’espérance de vie est, certes, un progrès, mais un progrès coûteux donc nécessitant des efforts qui passent inexorablement par la baisse du niveau des retraites et un durcissement des conditions d’obtention. Avec de tels raisonnements, nous n’aurions jamais construit la Sécurité sociale et le système des retraites !

Mais que répondent-t-ils, nos gouvernants, à la moitié des salariés qui demandent la liquidation de leur retraite alors qu’ils ne sont plus en activité parce qu’ils sont au chômage ou en inaptitude ? Que répondent-ils à ceux qui, seniors, ont épuisé leur droit à indemnisation et sont condamnés à vivre avec des minima sociaux ?

Que répondent-ils au fait que l’espérance de vie en bonne santé a diminué d’un an pour les hommes depuis 2008 ? Rien, si ce n’est qu’un silence assourdissant. Que proposent-t-ils aux jeunes qui cherchent une activité rémunérée ? Des emplois aidés ou 470 euros par mois ?

Parallèlement ils demandent aux anciens, les fameux seniors dont pas une entreprise ne veut passer 50 ans et qui nombreux sont sans emploi, de travailler plus longtemps ! La stupidité de la pensée unique n’a décidément pas de limite.

Allonger la durée de cotisation c’est automatiquement augmenter la durée du travail et au final c’est raccourcir la vie. Le comble de l’hypocrisie est atteint avec l’annonce que l’âge légal de départ ne bougera pas !

En 2010 certains partis politiques manifestaient dans nos cortèges et s’opposaient avec force à tout allongement de la durée de cotisation. Comment comprendre qu’aujourd’hui, les mêmes, soient au gouvernement et plébiscitent ce qu’ils condamnaient il y a trois ans ?

Depuis des mois le gouvernement dans le cadre de sa nouvelle démocratie sociale cherche à associer les organisations syndicales à la mise en œuvre de sa politique. Après l’Accord National Interprofessionnel « anti-salariés » du mois de janvier voici maintenant un projet de réforme des retraites tout aussi « anti-salariés » mais en plus « anti-jeunes » et « anti-retraités ».

A ce jour et parce qu’aujourd’hui nos 4 organisations syndicales, dans le cadre de revendications claires et partagées, se battent contre cette nouvelle régression sociale, cette tentative corporatiste a échoué. Sans surprise, la CFDT après avoir fait les louanges de l’ANI de janvier, se félicite aujourd’hui du projet de réforme Ayrault.

Pour Force Ouvrière, le projet Ayrault répond aux injonctions du patronat, de la finance et de l’Union Européenne et non seulement valide la loi Fillon et toutes les réformes régressives antérieures mais les aggravent.

Un simple rappel, pour le secteur privé le passage des 10 aux 25 meilleures années pour le calcul de la retraite a conduit à lui seul à 17% de baisse du montant de la retraite…

Allonger la durée de cotisation c’est raccourcir la vie.

Pas plus aujourd’hui qu’en 2003 ou en 2010 nous n’accepterons l’allongement de la durée de cotisation.

Pour Force Ouvrière c’est non aux 43 ans de cotisations !

Aurillac le 10 septembre 2013