Le gouvernement veut supprimer 22 000 emplois en trois ans dans les hôpitaux publics

, par Udfo15

Un plan de trois milliards d’euros d’économies, un projet de loi santé prévoyant des regroupements d’établissements, une progression des dépenses de santé limitée à 2,1 % pour 2015 : la cure d’austérité prescrite par le gouvernement à l’hôpital public ne laisse pas d’inquiéter personnels et syndicats.

« Des centaines d’établissements hospitaliers sont déjà concernés par des plans de retour à l’équilibre, les mesures prévues par le gouvernement viendront encore aggraver les conditions de travail et la situation de l’emploi », dénonce Luc Delrue, secrétaire fédéral à la Fédération FO des Services publics et de Santé. Laquelle prépare activement la journée de grève interprofessionnelle et de manifestation prévue le 9 avril contre le pacte de responsabilité et l’austérité budgétaire qui en découle. Un appel conjoint à la mobilisation, avec la Fédération FO de l’Action sociale et les organisations CGT et SUD de la santé, a été lancé le 2 mars.

FO dit non à l’austérité

En avril, la ministre de la Santé Marisol Touraine présentait les grandes lignes du plan gouvernemental destiné à dégager 10 milliards d’euros d’économies pour l’Assurance maladie d’ici à 2017, dont 3 milliards à l’hôpital public. Le 27 février, le quotidien en ligne ChallengeSoir a révélé la composition de la potion amère concoctée par le ministère pour les hôpitaux. Elle contient une « maîtrise de la masse salariale de l’ordre de 860 millions d’euros ». Convertie en nombre d’emplois, cette somme représente une réduction de 22 000 postes, soit 2 % des effectifs de la fonction publique hospitalière. Par ailleurs, le développement de la chirurgie ambulatoire, c’est-à-dire des sorties le jour même des interventions chirurgicales, dégagerait 400 millions d’euros d’économies et les rapprochements entre hôpitaux voisins quelque 450 millions d’euros. Des mesures qui auront aussi un impact sur les effectifs.

L’épidémie de grippe saisonnière, particulièrement virulente cette année, vient de montrer la limite des capacités d’accueil des hôpitaux, déjà touchés par les restrictions comptables. Nulle surprise donc à ce que les orientations du gouvernement suscitent de vives critiques parmi les personnels hospitaliers.

FO Santé demande l’arrêt des fermetures de lits, la création des postes nécessaires et la titularisation de 245 000 contractuels. -

Mercredi 11 mars 2015. Françoise Lambert