URSSAF régionale Auvergne DECLARATION DES ADMINISTRATEURS FORCE OUVRIERE

, par Udfo15

Voici la déclaration faite par les administrateurs Force Ouvrière lors du Conseil d’Administration de l’URSSAF régionale d’Auvergne, le 16 décembre 2013.

"Le syndicat FORCE OUVRIERE a pris connaissance des déclarations du Premier Ministre concernant la réforme fiscale (Les Echos du 19 novembre 2013) : « L’impôt est un acte citoyen. C’est la condition des prestations sociales et des Services Publics dont bénéficient les français. » « La fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG fera partie du débat. Au terme de la concertation, le Gouvernement prendra ses responsabilités comme il l’a fait pour les retraites. »

Le Premier Ministre met donc sur le même plan le financement des Services Publics et le financement des prestations sociales. C’est la négation des fondements de notre système de Sécurité Sociale fondé en 1945 sur le financement par les cotisations sociales. Non, les Services Publics financés par le budget de l’Etat et la Sécurité Sociale financée par notre salaire différé, ce n’est pas la même chose.

Le Président de la Commission des Finances du Sénat, favorable à la fusion de la CSG et de l’impôt sur le revenu des personnes physiques, donne la traduction concrète de cette confusion des prestations sociales et des services publics : « Cette fusion permettrait de créer un impôt unifié sur la personne, de faire disparaître le financement spécifique de la Sécurité Sociale par la CSG en intégrant le budget de la Sécurité Sociale dans le budget de l’Etat. (…) Pour moi qui suis un vrai libéral, je me réjouirais que l’on aboutisse à n’avoir qu’un seul budget de l’Etat. »

C’est ce que demandait, en 2007, le patron de la Fédération Française des Sociétés d’Assurances, Denis KESSLER : « Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil National de la Résistance ».

Non content d’avoir chaque année plus de 30 milliards d’exonération des cotisations de la Sécurité Sociale qui vont directement dans les poches des actionnaires du CAC 40, le MEDEF exige maintenant la fiscalisation des Allocations Familiales, voulant faire payer par la population laborieuse, les 36 milliards de la cotisation employeur AF.

Les choses sont claires.

Quel que soit l’habillage retenu, si le Premier Ministre persistait à dire que l’impôt est la condition des prestations sociales, cela n’aurait qu’une signification : aller plus loin que ce qui a déjà été entamé avec l’impôt CSG, fiscaliser la Sécurité Sociale, en finir avec le salaire différé qui finance encore majoritairement les prestations.

La disparition de la Sécurité Sociale dans le budget de l’Etat, conduirait à des situations similaires à celles que connaissent les Etats-Unis. Avec toutes les conséquences pour les assurés et particulièrement pour les 160 000 employés et cadres de la Sécurité Sociale.

Non à la fiscalisation.

Non à l’entrée de la Sécurité Sociale dans le budget de l’Etat".

Clermont-Ferrand, le 16 décembre 2013.

Les administrateurs FORCE OUVRIERE.