Communiqué de la fédération de l’enseignement FO du Cantal Convention Rectorat/élus du Cantal : FO tire la sonnette d’alarme !

, par Udfo15

Le ministre de l’Éducation Nationale Vincent PEILLON, sera dans le département le 27 janvier prochain pour signer la convention entre le rectorat et l’association des maires du Cantal. L’occasion pour Force Ouvrière de réitérer ses positions sur le sujet.

La FNEC FP FO a pris connaissance du projet de convention entre le rectorat et le Président de l’association des Maire du Cantal et le député de la première circonscription du Cantal.

Cette convention se situe dans la droite ligne de la loi de « refondation » de l’école du Ministre PEILLON qui entend territorialiser l’Ecole de la République et transférer aux collectivités les prérogatives de l’Etat en matière d’Ecole.

Ainsi, cette convention envisage t-elle de confier aux élus la gestion des moyens alloués par l’Etat en matière de personnels en échange d’un gel supposé des suppressions de postes pour 3 ans.

Il s’agirait en outre d’organiser un regroupement massif des écoles dans des R.P.I. (Regroupements Pédagogiques Intercommunaux, de regrouper les RPI existants, de diminuer encore le nombre d’écoles de 1 à 3 classes et in fine d’organiser l’école publique autour des collèges.

Pour FORCE OUVRIERE, tout d’abord ce projet repose sur des données statistiques curieusement interprétées. En effet la baisse démographique de la population scolaire du Cantal est toute relative. Ainsi la population d’élèves en élémentaire est passée de 5882 en 2003 à 6416 en 2013 (+ 582 élèves). La population pré-élémentaire a chuté de 4131 en 2003 à 3749 en 2013 (-382), mais il faut souligner que dans le même temps le taux de scolarisation des enfants de deux ans est passé de 28.9 % (en 2010) à 19.5%, soit sur cette seule période une baisse d’effectif de 130 élèves (en 2007 ce taux de scolarisation était de 47%).

Dans le même temps, le département a été soumis à une véritable saignée en terme d’emplois (- 41 postes de professeurs des écoles entre 2006 et 2013). FO s’interroge donc légitimement : où sont les créations d’emplois promises par le gouvernement, puisque dans le meilleur des cas, les effectifs des professeurs des écoles seraient gelés à la prochaine rentrée.

FO met également en garde : l’expérience démontre que les regroupements pédagogiques intercommunaux sont un des outils utilisés par le ministère de l’Education Nationale pour supprimer des postes. En effet en globalisant les effectifs des écoles, l’administration fait remonter les taux d’encadrement et réalise ainsi des économies au nom de la mutualisation des moyens. Cette politique déjà mise en œuvre dans le Cantal a conduit à ce que le département perde plus de 12% de ses écoles entre 2005 et 2012, c’est à dire beaucoup plus que d’autres départements du même type (Haute Loire qui n’en a perdu que 4% sur la période) où les RPI sont plus marginaux. Ainsi, si le projet de convention rectorat/élus du Cantal voyait le jour, les enfants seraient amenés à effectuer des déplacements toujours plus longs et le coût de ces transports serait supporté par les collectivités et les familles. De plus la carte scolaire définissant l’implantation des postes d’enseignants serait plus que jamais sous les influences politiques locales et l’Etat se déchargerait de son obligation de mettre à disposition des citoyens un service public de proximité.

Concernant la scolarisation des enfants de 2 ans l’objectif du projet de convention est d’atteindre les 30% d’enfants scolarisés. Ainsi après que le ministère de l’Education Nationale, ministre après ministre, se soit attaché à faire baisser méthodiquement et avec acharnement le taux de scolarisation, après avoir refusé de prendre en compte les élèves dans les effectifs des écoles bien que ceux-ci aient été accueillis, cette convention afficherait l’ambition de revenir à un taux de scolarisation atteint en 2010. Dans ces conditions peut-on vraiment parler d’ambition ? N’est ce pas plutôt la démonstration que le ministère de l’Education Nationale a démissionné sur cette question pour des raisons uniquement financières ?

Pour la FNEC FP FO, l’Etat a travers le Rectorat et la DASEN, doit être garant de l’égalité de l’accès des enfants et des familles à l’école de la République sur le Territoire. Ainsi l’implantation des postes d’enseignants doit rester de sa seule et unique responsabilité. Les propositions de l’administration de l’Education Nationale doivent être présentées au Comité Technique et recueillir l’avis des représentants des personnels. De même l’Etat doit refuser d’accéder à la demande des élus politiques qui souhaitent s’attribuer, pour des raisons de clientélisme politicien, la compétence de la gestion de l’école de la République, œuvrant ainsi, consciemment ou inconsciemment, pour son démantèlement.

En conséquence, pour FORCE OUVRIERE, ce projet de convention doit être abandonné sans délais. Les créations d’emplois dans l’Education Nationale ne peuvent se résumer à des effets d’annonce et doivent être effectives. Les 41 emplois prélevés au département doivent lui être restitués.

Aurillac, le 20 janvier 2014.